Les gaz lacrymogènes, bijoux préférés des policiers haïtiens

Article : Les gaz lacrymogènes, bijoux préférés des policiers haïtiens
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22 octobre 2014

Les gaz lacrymogènes, bijoux préférés des policiers haïtiens

gaz lacrymogène, bijoux de préférés de nos policiersCrédit photo: sante-tn.com

La Police Nationale d’Haïti (PNH) ne connait pas deux façons de disperser une foule. Le gaz lacrymogène est le joujou préféré des policiers haïtiens. En veux-tu ? En voilà ! Ceci se fait sans prendre en compte ni le genre, ni le groupe, ni l’endroit. La honte pour l’institution qui se donne pour devise : ”Protéger et Servir.”

  

Les gouvernements haïtiens s’affolent toujours dès que leurs opposants annoncent de se masser pour une quelconque revendication. Par conséquent, ils feront flèche de tout bois pour s’en défaire que ce soit avant ou pendant les rassemblements. Même l’histoire ne serait pas en mesure de dénombrer les manifestations de rues dispersées par les matraques et les fusils des autorités. Pour y aboutir l’armée, l’institution policière ou les corps d’espions montés d’elles-mêmes ont toujours été leur cheval de bataille.

En 1992, la Police Nationale d’Haïti remplace l’armée avec la devise : ”Protéger et Servir”. Si le slogan semble littéralement s’employer en faveur de la population, les faits prouvent souvent le contraire. La PNH est un outil fantoche et répressif important pour les gouvernements.

Les méthodes de dispersions des manifestations des opposants semblent être la preuve la plus concrète. Pour faire taire les critiques de la bastonnade qui, de trop, rappellent les périodes dictatoriales, les policiers usent les gaz lacrymogène. Ce produit nocif est le gant de velours de la police pour faire pleurer les gens.

Le 17 octobre 2014, l’opposition, premièrement, annonçait d’occuper les rues de la capitale afin de ”dénoncer” les dérives du gouvernement. Paniqué, le gouvernement riposte en conviant les citoyens à un rassemblement-sans motif valable. Comme prévu, la PNH  a dispersé la foule des opposants en cours de route par moyen de gaz lacrymogènes.

Ainsi, là où les opposants abondent, les gaz lacrymogènes surabondent. Au moment, des dispersions les gens qui habitent ou côtoient les environs sont généralement ignorés. Les policiers ne se rendent pas compte des enfants, des vieillards, des femmes enceintes ou des malades respiratoires qu’ils sont censés protéger. Ils ne se rendront pas aussi compte des établissements qui logent le périmètre. Ecoles, hôpitaux, magasins etc. tous s’effacent sous les nuées grisâtres lacrymogènes. Advienne que pourra ! Les policiers portent leurs masques.

 

Le 18 novembre 2013, lors d’une manifestation qui ne concernait pas la Faculté d’Ethnologie, un étudiant a perdu le bras en tentant de renvoyer une grenade lacrymogène provenant de l’extérieur. Des gens qui se trouvent dans l’impossibilité de se faire soigner d’une tumeur due à la respiration dudit gaz empruntent les voix médiatiques pour collecter des fonds.

Si le mot lacrymogène signifie littéralement ”qui fait pleurer”, il prend toutefois un sens métaphorique en Haïti.

 

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