Crise HaiTitanic- le gouvernement veut ignorer l’iceberg.

Article : Crise HaiTitanic- le gouvernement veut ignorer l’iceberg.
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3 février 2015

Crise HaiTitanic- le gouvernement veut ignorer l’iceberg.

Haiti crise

 

Les syndicats des chauffeurs de transports publics haïtiens ont observé une grève le 2 février dernier. Ces derniers réclament la baisse du prix de l’essence qui a été maintenu par le gouvernement malgré sa baisse sur le marché international. Cette grève a paralysé les activités de la capitale et de quelques zones avoisinantes. Des scènes de violences isolées ont été aussi remarquées à certains endroits. Ces revendications viennent aggraver la conjoncture sociopolitique et économique du pays qui frôle déjà le chaos.   

Le gouvernement haïtien a maintenu le prix de l’essence à la hausse malgré sa baisse sur le marché international. Les syndicats de chauffeurs ont ainsi décidé de protester cette décision par un appel à la grève pour le lundi et mardi 2 et 3 février. L’anticipation précipitée du gouvernement de réduire de dix (10) gourdes (0.18 euros) le prix du carburant s’est révélée insuffisante à cette grève lundi.

Dès le matin, toutes les activités  de Port-au-Prince ont été paralysées, car les moyens de transport étaient dysfonctionnels. Des barricades ont été dressés par les chauffeurs partout dans la capitale empêchant même les voitures privées de circuler, des écoliers et des employés ont été obligés de revenir sur leurs pas. Le gouvernement devait prendre une décision illico. Les négociations ont été engagées entre les deux partis et ont abouti de très tôt mardi matin. De fait, elles ont abouti à une baisse provisoire de 20 gourdes du produit (0.37 euros).

Une justification injustifiée ?  

Haiti crise 2

 

 

 

 

Dans le débat qui est lancé sur le sujet, deux (2) camps s’opposent chez les économistes. Le premier appuie l’argutie du gouvernement prétextant que c’est en raison de la dette  PétroCaribe et de l’insolvabilité économique d’Haïti que le prix a été maintenu. Cette position rejette la priorité de réduire l’inflation, car le prix de l’essence définit le prix de tout les autres produits en Haïti. De plus, si le gouvernement a décidé de revoir à la hausse le prix de l’essence relativement au prix du marché international, pourquoi ne pas aussi prendre cette décision à l’inverse ?

L’autre camp soutient que les responsables ont vraiment intérêt à réduire le prix du carburant. Pour eux, c’est une opportunité qu’à ce gouvernement de soulager la population qui est bousculé quotidiennement par le prix des taxes. Michel Martelly a effectivement décidé d’augmenter les taxes depuis son mandat. Mais, les raisons qui ont menée à cette décision sont inobservables dans la réalité. Les taxes prélevées sur les appels internationaux par exemple, n’ont pas réussi à intégrer les un million d’enfants dans le système scolaire. Au contraire, les syndicats des professeurs sont actuellement en grève. Les salles de cours des écoles publiques sont désertes. Abandonnés à eux-mêmes, les écoliers expriment violemment leurs frustrations dans les rues quotidiennement.

Le monde à l’envers…

Les dirigeants haïtiens semblent concevoir le monde différemment. Les activités économiques du pays sont quotidiennement affectées par différentes revendications de différents secteurs. Parmi ces derniers on peut citer : l’aile dure de l’opposition qui réclame le départ du gouvernement par ses mobilisations de rues, les syndicats des professeurs qui grèvent pour réclamer une augmentation de la grille salariale, les écoliers qui manifestent quotidiennement revendiquant le retour des professeurs. Tout ceci c’est sans compter les actes de rébellions qui font surface de très souvent pour des raisons factionnaires[1].

Par ailleurs, des postes déterminants de l’administration publique sont actuellement vacants. Outre son parlement qui est caduc, Haïti n’a pas de juge de cour de cassation. Or, c’est ce dernier qui devrait remplacer le président constitutionnellement en cas de démission ou d’exil.

Il n’y a que  les activités carnavalesques qui réussissent dans ce pays. Depuis le deuxième dimanche de janvier jusqu’au troisième dimanche de février, on se donne rendez-vous tous les week-ends pour une ambiance extatique. Les tubes carnavalesques fracassent les oreilles sur les ondes médiatiques. Je ne m’oppose pas au carnaval. Mais, dans un moment pareil il n’est pour les politiciens qu’une piqure amnésique à la population.

Haïti est mûr pour un soulèvement populaire contre l’actuel gouvernement. Ce dernier cherche à faire flèche de tout bois pour dissiper toute forme d’insurrection. L’organisation du carnaval en est une bonne. De l’autre coté, l’opposition est dans la cuisine, s’efforçant à trouver la recette magique du levain qui fera lever toute la pâte.

 

[1]On entend souvent des soulèvements provoqués pour des raisons d’électricité ou autres.    

 

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