Haiti- On s’en fout des fous !
Difficile de parcourir dix (10) kilomètres dans les rues des villes d’Haïti sans rencontrer un malade mental. La situation invraisemblable de ces derniers porterait à croire qu’ils n’existent pas en tant qu’être humain et élément social. Ils se sustentent dans les détritus et s’abreuvent dans les marécages. Encrassés de partout, abandonnés à leur schizophrénie, ils sont généralement de vrais humoristes pour les passants. Quelle autorité s’en charge-t-elle de ces pauvres gens ? Quelle association les encadre-t-elle ? Tout le monde s’en fout !
Les rues d’Haïti pullulent de déséquilibrés mentaux. C’est sans surprise, car la situation quotidienne de ce pays exigent un mental d’acier pour ceux qui y vivent. Par ailleurs, ce serait une folie de tenter de décrire les abjectes conditions de ces pauvres gens. Aussitôt qu’on est psychologiquement désorienté, on est tout aussi socialement éjecter. Les fous sont vertement dénoncés de subir le mal divin à cause de leurs actes précédents ou d’être possédés par des esprit démoniaques. Certains diront qu’ils font semblant d’agir de la sorte.
Ô combien ils sont méprisés ces pauvres êtres ! La crasse les enduise de partout. Ils se nourrissent dans les poubelles publiques, boivent la mare puante des canaux. Ils sont trainés dans des temples de prière pour être débarrasser de ses esprits malins. Là, ils subiront des sévices corporels de la part de certains prêtres. Mais, leur état s’empirera sûrement !
En Haïti, les fous ne sont remarquables dans les rues que lorsqu’ils offrent leurs petits numéros schizophréniques. Certains d’entre eux se mettent nus comme un ver pour agrémenter les spectacles. Ils sont l’objet de toutes sortes de moqueries de la part de leurs spectateurs. A une époque, un groupe rap de la capitale prononçait ironiquement le nom d’un certain « Jean Kany » dans la plupart de ses tubes. Interrogé sur l’origine de ce nom, ses membres répondaient qu’il s’agirait d’un déséquilibré de la zone de Carrefour-Feuilles-bastion du groupe. Aujourd’hui, « Jan Kany » est un juron très utilisé dans le créole haïtien.
S’ils sont des victimes socialement, cette situation ne sera pas tolérée inversement. Autrement, ils s’attireront la colère foudroyante de la foule. Plusieurs d’entre eux sont maltraités, massacrés, lapidés pour s’être trop laissés emportés par leur folie. Un mythe fait croire par ailleurs que certains organes d’un fou porteraient chance de gagner à la loterie. N’essayez pas de compter le nombre de fous victimes de ce mythe insensé et déraisonné.
Souvent je me questionne sur la responsabilité de l’instance qui devrait s’occuper de ces gens. Que fait-elle vraiment pour les réintégrer dans la société ? Tout ce qu’on sait, c’est qu’en Haïti tout le monde s’en fout des fous !
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