Lettre à ma mère l’Afrique

Article : Lettre à ma mère l’Afrique
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20 octobre 2014

Lettre à ma mère l’Afrique

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credit photo: www.informatiquessansfrontieres.org

Mère, tes cris sont parvenus jusqu’à moi ; tes larmes me noient et engloutissent mon cœur. Encore une fois, tu t’es fait prise, encore une fois tu t’es fait la risée de l’humanité. Et là, surgissent les questions que je me pose trop souvent : ”Pourquoi c’est encore toi ? Pourquoi c’est  toujours nous ? Pourquoi les épidémies nous haïssent tant ? ” Ces questions qui a commencé a nous guetté depuis l’arrivée de nos oppresseurs refont surface. Pourquoi nous nous les posons, car faut-il toujours qu’elles demeurent sans réponse ?    

Deux siècles déjà depuis que nous sommes séparés, je voudrais t’éviter une lettre avec autant de maux. Mais, hélas…  Si certains de nous avons été transbahuté dans des négriers, ce n’était pas pour jouir d’un traitement de faveur. Dans l’île mouche ou je me loge au fond des Caraïbes, le sort reste le même que chez nous.

Mes paires et moi craignent l’épidémie d’Ebola plus que tout les autres peuples. Tu te demanderas sans doute pourquoi ? Quatre (4) années plus tôt nous avons contracté le vibrion-cholera. Comment est il parvenu jusqu’à nous ? Encore une question sans réponse qui s’ajoute.

Merci de nous avoir légué ta force, ta fierté et ton courage. Ils sont aujourd’hui, le symbole de notre combativité face aux malheurs dont nous nous sommes exposés. Ils sont l’étincelle qui nous éclaire dans la noirceur et notre soif de liberté. Ils nous ont retiré sous le fouet qui harassait quotidiennement nos dos. Ils sont l’orgueil qui nous pousse à nous accepter tels que nous sommes quand on cherche à nous dénaturer.

Je vis si loin, mais mon cœur se rapproche chaque jour plus près de toi. Je reconnais être ton fils à l’odeur du café, au rythme du tambour, aux cadences folkloriques, à mon attachement à la nature, etc. Mère, ta culture m’empreigne, j’ai  une vive démangeaison de ne plus pouvoir vivre à tes cotés.

J’aimerais tant me réveiller paisiblement sous ton soleil, mais  le destin en a décidé autrement. Pourtant, il ne pourra  que physiquement nous diviser, car nos liens sont incontestablement inséparables. Je compte bientôt venir te voir pour que tes caresses mettent fin à la nostalgie de ton fils perdu.

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