Divorce Martelly-Lamothe : le climat du film politique

Article : Divorce Martelly-Lamothe : le climat du film politique
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15 décembre 2014

Divorce Martelly-Lamothe : le climat du film politique

 

 

Marthelly-Lamothe

Photo:CTV Network

Le torchon brûle entre les pouvoirs exécutif et législatif haïtiens. Les parlementaires ont frappé fort en réussissant à séparer l’inséparable duo Marthelly-Lamothe. C’est un président assagi et surtout harassé par les contrecoups politiques qui s’est adressé à la nation dans la soirée du 13 décembre 2014. Cette intervention fait suite au rapport de la Commission consultative mandatée par le président lui-même. Cependant, les parlementaires semblent être une fois de plus insatisfaits, car ils visent encore plus haut.

L’exécutif et le législatif haïtien sont à couteaux tirés depuis l’arrivée du président Michel Martelly au pouvoir. Les parlementaires réclamaient vainement un peu de révérence de la part du président puisqu’ils s’estimaient être élus tout comme ce dernier. Mais, cette demande paraissait impossible aux yeux d’un homme qui a forgé sa carrière dans l’arrogance, l’impudence, le mépris et la dérision de ses paires. Dans la sphère musicale, que ce soit pour vaincre ou pour convaincre Martelly se mettrait même à nu. La synergie qui emballait le chanteur était appréciable et appréciée. En somme, Matelly a un esprit de vainqueur.

Apparu en politique comme un cheveu dans la soupe et annoncé comme un Messie, le président du Konpa allait tenter de résoudre la crise avec autant de fougue qu’en musique. Il lui aura été rappelé et conseillé maintes fois de se tranquilliser sur certains sujets. Mais, c’était sans succès. On se souvient bien des propos de Joseph Lambert lorsqu’il était sénateur et opposé au pouvoir : ”|Martelly est entré sur la scène politique comme un éléphant dans un magasin de porcelaine”. La sagesse de ces propos ne pouvait pas freiner la témérité du président.

Les sénateurs ne s’attardaient pas dans l’indifférence et passaient à l’offensive. Rapidement des blocs parlementaires se formaient et les différentes propositions de loi de l’exécutif s’attardaient dans les tiroirs. De ces propositions de loi, on retient surtout celle de la loi électorale qui est enfermée dans les tiroirs du Parlement. Face à cette situation, Martelly dans son arrogance dénonçait vertement ces parlementaires. Le député de Delmas-Tabarre, Arnel Bélizaire a été arrêté sous l’ordre formel de ce dernier sans que son immunité n’ait été enlevée.

Trois ns après son investiture, Martelly s’est fait tourner en bourrique sans concevoir les réels changements qu’il a promis au système politique. Entre l’amplification des manifestations récurrentes de l’opposition exigeant le départ du pouvoir en place; la non-tenue d’élections au terme des mandats des parlementaires, etc. le pays frôle la catastrophe. Marthelly, dans son incapacité, mandatait une Commission consultative regroupant des citoyens de différents secteurs ayant pour mission d’élaborer une proposition de sortie de crise.

Ladite Commission venait planter une épine au talon du président à la sortie de son rapport. En effet, cette dernière réclamait le départ inconditionnel du premier ministre Laurent S. Lamothe. Dans la soirée du 13 décembre, c’est un président résigné qui s’est apparu sur les écrans de la télévision nationale en vue d’annoncer son approbation au rapport. Un coup dur pour Martelly qui perd son ami de toujours.

L’opposition reste toute même insatisfaite du résultat. Sans dessiner l’avenir, elle veut à tout prix toucher la tête de l’exécutif. Malgré les différentes interventions de la communauté internationale, particulièrement des Etats-Unis, les opposants ne veulent pas concéder. Actuellement, le secrétaire d’Etat américain est hautement annoncé dans nos murs, en dépit des deux visites de son conseiller Thomas Shannon en moins de deux mois.

Les politiciens haïtiens jusqu’à présent n’ont retenu aucune leçon de l’histoire. Ils poursuivent leur cynisme sans scrupule et à leur gain sans considérer les intérêts du peuple. Mais toujours le véritable perdant sera cette nation en quête d’une rédemption.

 

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